Artistes québécois.e.s à la parole déliée et vive, Alix Dufresne et Christian Lapointe s’emparent de la vidéo-conférence intitulée Comment l’industrie culturelle use et abuse de l’art donnée par le philosophe Alain Deneault en 2021 et tirée de son livre L’économie esthétique. À l’invitation de l’Association acadienne des artistes professionnel.le.s du Nouveau-Brunswick, cette visioconférence tente de montrer comment le capitalisme maintient sous pression les artistes et les incitent à devenir rentables. Les deux artistes proposent une performance déjantée et incisive avec, comme toile de fond et projetée sur écran, la prise de parole controversée du philosophe. Ils y mettent en jeu la notion de marchandisation et les mécanismes de détournement de l’art, et ce, par la création d’un encan de JNF (NFT) fabriqués en direct devant public. Leurs corps deviennent outils de création, mais aussi paradoxalement de promotion et de contestation : chair brutalisée par l’économie de la culture en quête d’une réappropriation de l’agentivité propre à la pratique de l’art.
6 et 7 mars 2025
Usine C, Montréal
9 et 10 avril 2025
Théâtre de l’Escacouette, Moncton
Conçu par un groupe d’artistes acadiens et québécois interculturel et paritaire, Découronné.é.s est un spectacle qui s’articule autour de la question du pouvoir, de sa provenance et de sa légitimité. Le processus de création souhaite générer un dialogue intergénérationnel en se penchant sur les problématiques qui émergent de la thématique. Six écrivain.e.s. acadien.ne.s, écrivent des lettres destinées à différentes personnes sur la question du pouvoir. Caroline Bélisle, Xenia Gould, interprètes, et Christian Lapointe, metteur en scène, s’emparent de ces missives dans un geste d’empouvoirement. Ils orchestreront une soirée loufoque aux allures de récital et de couronnement détourné dans le but de s’amuser à remettre en question les mécanismes du pouvoir. Il s’agit d’une coproduction du théâtre l’Escaouette et de Carte Blanche, de Québec.
Du 19 au 30 novembre 2024
Théâtre Périscope, Montréal
En 2004, alors qu’il pédalait sur son vélo, le cinéaste Theo van Gogh, arrière-petit-neveu du célèbre peintre hollandais, fut tué en pleine rue à Amsterdam par Mohammed Bouyeri. Le meurtrier l’attaque en représailles au film Submission réalisé par Theo van Gogh et écrit par Ayaan Hirsi Ali. En 2009, l’auteur américain Lance Olsen écrit un livre (Head in flames) à trois voix, l’assassin, le réalisateur et le peintre Vincent Van Gogh, dans un « oratorio » mettant en lien ces trois figures. L’auteur place le peintre avant son suicide et les deux autres personnages au moment du meurtre. L’écrivain utilise des citations des trois hommes pour mettre en perspective la culture de la violence qu’engendre toute intolérance. À l’aide d’un dispositif d’hypertrucage (deepfake), Christian Lapointe donne une forme à la partition d’Olsen et « ressuscite » les protagonistes dans une projection expérimentale où il incarne lui-même ces personnages historiques particulièrement clivantes.
Présenté au Mois Multi le 9 février 2024