En 1959, 14 ans après la tragédie nucléaire, Alain Resnais et Marguerite Duras font jaillir du souvenir d’Hiroshima un film d’une rare beauté, qui prend la forme d’un poème d’amour et de mort. Plus d’un demi-siècle d’humanité plus tard, dans un monde où l’irréparable nous apparaît avec toujours davantage d’imminence, la compositrice australienne Rósa Lind et le metteur en scène québécois Christian Lapointe revisitent cette œuvre culte à la recherche de l’opéra qu’elle recèle.
Comme en hommage à la folle modernité du film et à l’intransigeance du scénario de Duras, Lind et Lapointe nous offrent une production opératique qui brouille les codes et les frontières disciplinaires. Conçu en collaboration avec le Quatuor Bozzini et la compagnie d’art lyrique Chant Libres, Hiroshima mon amour, opéra pour huit instrumentistes, trois chanteur·euse·s et un cinéaste, ose à son tour faire résonner un appel brûlant à la paix.