D’après l’œuvre de Yves Sauvageau
Adaptation et mise en scène Christian Lapointe
Une coproduction du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui et de Carte Blanche
Artiste de la démesure, génie tourmenté, homme de théâtre avant-gardiste, Yves Sauvageau laisse en héritage une œuvre embryonnaire, protéiforme et criante d’humanité.
Christian Lapointe, qui fréquente à sa façon les zones que Sauvageau a explorées en son temps, nous invite à porter un regard neuf sur cette œuvre envoûtante, au travers d’un dialogue imaginé entre Sauvageau à 24 ans, à la veille de se donner la mort le 12 octobre 70, et Sauvageau à l’âge qu’il aurait aujourd’hui.
En mettant à l’avant-plan le rapport trouble qu’entretient un artiste avec lui-même et avec la société qui l’entoure, Sauvageau Sauvageau soulève aussi la question de l’identité, individuelle et collective, dans un Québec inachevé qui traverse en 1970 l’une des crises majeures de son histoire.
Alors qu’au théâtre aussi tout semble exploser, en 1969 la lecture publique de la pièce Wouf Wouf d’Yves Sauvageau, jugée improbable, impensable et injouable, propulse le théâtre québécois dans un imaginaire extraordinairement libre. En fait, Sauvageau ne faisait que pousser à son ultime logique l’univers fiévreux des adolescents éperdus d’amour et d’absolu qui peuplaient ses premières pièces.
Le montage de textes réalisé par Lapointe nous invite à suivre la piste d’une enquête sur l’oeuvre et le personnage de celui qui souhaitait qu’on l’appelle «Sauvageau Sauvageau», au travers de ses pièces Wouf wouf; Les mûres de Pierre; Papa; Jean et Marie; Les enfants; Je ne veux pas rentrer chez moi, maman m’attend…; Mononstres et manattentes (Ohé! Toi qui louches, fais-moi peur); Poèmes de la rose.
Sauvageau Sauvageau flirte avec le théâtre documentaire mais emprunte aussi au récital et au concert, la musique venant éclairer, d’un mouvement lumineux et vivifiant, les pénombres de cette tourmente. Christian Lapointe et son équipe nous convient en bout de course à un théâtre où le dialogue est roi et confère à la double image de Sauvageau un riche terreau pour réfléchir et s’émouvoir.
Avec Paul Savoie, Gabriel Szabo
Vidéo Lionel Arnould, Musique David Giguère, Décor Jean-François Labbé, Costumes Virginie Leclerc, Lumières Sonoyo Nishikawa, Dramaturgie Marie-Claude Verdier, Assistanat à la mise en scène Alexandra Sutto.
Archiviste de Sauvageau Raymond-Louis Laquerre.
Photos Revue de presse Capsule
Photographie : Valérie Remise
La jeunesse étudiante est tannée
Tannée, tannée, pas mal tannée
D’apprendre des leçons, des devoirs
La jeunesse étudiante est tannée
Tannée, tannée, pas mal tannée
De prendre l’autobus et le métro
La jeunesse étudiante est tannée
Tannée, tannée, pas mal tannée
On va prendre le large
On va prendre le bateau
Où va le monde?!!!
(Yves Sauvageau)